« Murmures de la Cité » : l’extrême droite avance masquée, et l’Allier est dans son viseur
L’Union Départementale CGT de l’Allier sonne l’alerte. Derrière un prétendu spectacle historique, derrière les tableaux vivants, les capes et les costumes d’époque, c’est une opération politique de grande ampleur qui se prépare : Murmures de la Cité, prévu les 11, 12 et 13 juillet 2025 à Moulins, n’est pas un événement culturel, c’est une opération d’entrisme idéologique menée par les réseaux d’extrême droite.
Présenté comme un divertissement populaire, ce projet s’inspire ouvertement du Puy du Fou, cette machine à nostalgie réactionnaire où l’Histoire est réécrite au service d’un récit nationaliste, patriarcal et clérical.
Derrière cette vitrine prétendument apolitique, c’est tout un imaginaire idéologique qui est mis en scène :
- Où les rapports sociaux sont gommés,
- Où les luttes ouvrières sont invisibilisées,
- Où la domination masculine, religieuse et identitaire devient « tradition ».
Murmures de la Cité, c’est la culture comme outil de conditionnement. C’est la diffusion douce d’un discours politique fondé sur le rejet de l’autre, le retour à un ordre moral autoritaire, et le culte d’une France fantasmée.
Des financeurs qui révèlent l’ampleur du projet
Le spectacle bénéficie de fonds publics : Mairie de Moulins, Agglomération, Conseil départemental. Mais le vernis craque dès qu’on regarde les soutiens privés.
Pierre-Édouard Stérin, milliardaire libertarien, exilé fiscal, est un mécène central du projet. Il est aussi le promoteur du plan PÉRICLÈS, un programme de conquête politique par l’extrême droite, au service d’un projet identitaire, conservateur, sexiste et nationaliste.
On ne finance pas un spectacle. On finance une stratégie d’implantation culturelle pour préparer la prise de pouvoir municipale par l’extrême droite en 2026. Ce n’est pas un événement culturel : c’est le terrain d’essai d’une machine de guerre politique.
Une galaxie ultra-conservatrice bien implantée dans l’Allier
Derrière ce projet, on retrouve des figures bien connues : Guillaume Senet, animateur de l’association Sophia Polis, qui organise dans l’Allier chaque été une université d’extrême droite au château des Noix, où défilent les Bruno Gollnisch, Baptiste Marchais, et autres champions du virilisme intégriste.
C’est un réseau organisé, structuré, en lien avec les pires franges de la droite identitaire, catholique intégriste, masculiniste et réactionnaire. Leur objectif est clair : faire du Bourbonnais un laboratoire culturel d’embrigadement.
Une complicité politique qui interroge
La CGT de l’Allier pose une question claire aux financeurs publics :
🔴 Mairie de Moulins : le maire, Pierre-André Périssol, prépare une délibération communautaire (tout en essayant de faire croire qu’il veut y imposer des conditions) pour soutenir le projet. Va-t-il offrir les clés de la culture locale à l’extrême droite ?
🔴 Conseil départemental de l’Allier : Claude Riboulet reste étrangement silencieux. Va-t-il couvrir ce détournement de fonds publics au profit d’un projet idéologique ?
Le silence est une forme d’acquiescement. L’ambiguïté est une complicité.
Un rejet grandissant… et salutaire
Heureusement, la société civile ne se laisse pas berner. Plusieurs associations prévues au départ se sont retirées, à l’image des Chevaliers d’Allen (escrime artistique), qui ont refusé de servir de caution à un projet idéologiquement trouble.
Des voix s’élèvent, syndicales, associatives, politiques et citoyennes pour dénoncer la supercherie.
Une fachosphère qui sort du bois
Pendant ce temps, la fachosphère en ligne s’agite pour défendre bec et ongles cette opération. À l’image du site Riposte Laïque, torchon d’extrême droite hébergée à l’étranger, où les auteurs, trop lâches (pleutre, poltron, froussards) pour signer leurs saletés, s’en prennent à ceux qui dénoncent leur propagande.
Ils appellent les « patriotes » à venir défendre leur spectacle. Qu’ils viennent. Nous serons là. Et nous ne reculerons pas.
La CGT appelle à la mobilisation générale
Nous ne laisserons pas ce projet se dérouler dans le silence.
Nous ne laisserons pas les idées fascisantes s’implanter sous nos yeux, avec notre argent, sur notre sol.
- Nous appelons toutes les forces progressistes à s’unir pour barrer la route à ce projet.
- Nous appelons les artistes à refuser d’être instrumentalisés.
- Nous appelons les élus à refuser de servir d’idiots utiles à l’extrême droite.
Pas de terrain pour l’extrême droite dans l’Allier
La CGT défend une culture populaire, critique, vivante. Une culture qui éclaire, qui libère, qui construit l’émancipation. Pas une culture de vitrines, pas une Histoire maquillée à la sauce identitaire.
Murmures de la Cité est un outil de propagande, pas un spectacle.
C’est un signal d’alarme.
Et nous serons de ceux qui l’empêcheront de s’installer sans résistance.